Les miséricordes sont les petits culots qui soutiennent les sellettes sur lesquelles les religieux pouvaient s’appuyer légèrement quand ils devaient rester debout de longs moments.
Elles sont ornées de sujets très variés, et mêlent aussi la réalité et la fantaisie.
La vie quotidienne occupe plusieurs miséricordes autour d’une scène de repas que les musiciens viennent égayer de la flûte traversière et du tambour, pendant que les serviteurs apportent pain et boisson et que deux jongleurs interprètent un tour, jouant à « la pomme en l’air »: il s’agit d’attraper, avec les dents, un objet rond qui vient d’être lancé par le partenaire.
La musique fait aussi partie de la vie et peut être jouée par des animaux, comme cet ours, muni d’une flûte à bec, qui fait danser ses deux compagnons ou par des musiciens de rue. Comme tous les instruments sculptés dans ces stalles (il y en a également sur les appuie-main), la flûte à bec, la flûte traversière sont très soignées, très proches de la réalité.
Les proverbes occupent une grande place ici, se moquant de la bêtise humaine : bête à ferrer une oie, ou de l’imprévoyance : il est temps de fermer l’étable quand le cheval est perdu, ou encore de la couardise : fuir devant le lièvre… Une autre expression, encore usitée de nos jours, est souvent représentée sur les miséricordes : le cul entre deux chaises, qui exprime l’indécision.
Parmi les 28 miséricordes de l’ensemble, 4 ont été refaites lors de la restauration des stalles basses, en 2002 : l’une en reproduisant un dessin du XIXe siècle (le cul entre deux chaises), les trois autres en s’inspirant de proverbes ou d’expressions anciennes (« voir le diable dans le poirier », « sonner à tire-larigot » et « le chat sur la margelle du puits »).